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MISE À JOUR – 100 JOURS D’ABONDANTES PROMESSES (6) DISCORDANTES

DES ANNONCES MULTIPLES QUI PERCUTENT LA PROMESSE DE RÉDUIRE LA DETTE ET LES IMPÔTS

« Le chef de l’Etat est sur tous les fronts pour tenter de tourner la page de la crise des retraites. Mais les annonces d’investissements multiples viennent percuter la promesse par l’exécutif de réduire la dette publique. » EXTRAIT DE L’ARTICLE

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PROMESSES (4) RÉPÉTÉES À L’ENVIE SUR LES FINANCES PUBLIQUES https://metahodos.fr/2023/05/16/promesses/

PROMESSES (5) : L’INDÉCHIFFRABLE BAISSE D’IMPÔTS POUR LES CLASSES MOYENNES – MISE À JOUR https://metahodos.fr/2023/05/17/promesses-lindechiffrable-baisse-dimpots-pour-les-classes-moyennes/

LA RECHERCHE DE LA MÉTHODE : PRÉSIDENT « MINISTRE DE TOUT » ET « DES BONNES NOUVELLES » MISE À JOUR https://metahodos.fr/2023/05/17/president-ministre-de-tout/

Les finances publiques en 2022 : PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES : + 8%. https://metahodos.fr/2023/05/22/les-finances-publiques-en-2022/

MAJ : « Macron et les « cent jours » : ministres éclipsés, ministres résignés, ministres désoeuvrés… »

« Le chef de l’Etat omniprésent, c’est le temps du purgatoire gouvernemental. »

TITRE L’EXPRESS DU 25 05 23 QUI POURSUIT :

« Au premier des cent jours, Emmanuel Macron est redescendu sur Terre. Bien décidé à s’occuper de nouveau de tout, partout, tout le temps, le président de la rareté médiatique est redevenu celui du « carpet bombing », quitte à prendre le risque, comme le soufflait l’un de ses apôtres au Château, d’avoir des ministres « fantoches » trois mois durant. Ça n’a pas raté. Le Jugement dernier est imminent pour les 42 membres du gouvernement ; alors, parmi eux, chacun gère son purgatoire comme il «

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ARTICLE

Les contours flous des « cent jours » d’Emmanuel Macron

Matthieu Goar. LE MONDE 19 mai 2023

Le chef de l’Etat est sur tous les fronts pour tenter de tourner la page de la crise des retraites. Mais les annonces d’investissements multiples viennent percuter la promesse par l’exécutif de réduire la dette publique.

Les « cent jours » sont souvent l’affaire d’un seul homme. Alors Emmanuel Macron est partout. Menacé par les sables mouvants, le président de la République s’est lancé dans une chevauchée médiatique, semant des annonces, égrenant des promesses. Sur le lac de Serre-Ponçon pour dévoiler lui-même le plan « eau » (Hautes-Alpes, 30 mars), au collège Louise-Michel de Ganges (Hérault, 20 avril) pour évoquer les chantiers de l’école avant de s’emparer de la réforme du lycée professionnel à Saintes (Charente-Maritime, 4 mai), à Dunkerque (Nord, 12 mai) au chevet de la réindustrialisation. Au rythme d’un ou deux déplacements par semaine, le chef de l’Etat multiplie les apartés, donne de longues interviews (ChallengesL’Opinion et TF1 en six jours) et publie des tribunes, par exemple dans le Financial Times pour vanter la souveraineté européenne.

Il répète ses mantras, la santé, l’école, la transition écologique, l’attractivité… Affiche une obsession : s’emparer des sujets de la vie quotidienne des Français, notamment des classes moyennes… Un an à peine après l’élection présidentielle, l’heure est déjà à la reconquête. « Nos compatriotes veulent d’abord de l’efficacité politique. La confiance revient quand les gens constatent que, quand le gouvernement dit quelque chose, ça change nos vies », a-t-il déclaré à L’Opinion, dimanche 14 mai.

Entre deux discours, ses proches chantent la geste présidentielle. Peu à peu, le chef de l’Etat arriverait à renverser la « chimère » d’un « président empêché » par les « casserolades », selon les termes d’un d’entre eux. Un autre décrit une première ministre toujours empêtrée dans ses rencontres avec les syndicats quand le chef de l’Etat « renverse la situation ». Car l’objectif initial et officieux des « cent jours », théorisés lors de son allocution à l’Elysée le 17 avril, était de tourner la page des retraites. Depuis un mois, le président de la République arrive à desserrer l’étau, même si l’ombre de la crise sociale ouverte par cette réforme plane toujours. Lundi 15 mai, de 150 à 200 manifestants ont fait du bruit à proximité du château de Versailles où se tenait le sommet Choose France, et la proposition de loi visant à abroger la réforme déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires continue à agiter l’Assemblée nationale.

Tensions avec Matignon

De plus en plus défiant à l’égard de sa première ministre, M. Macron s’est réinstallé à l’épicentre. Les ministres sont priés de laisser la priorité à l’Elysée. Et l’Elysée assume en répétant que le chef de l’Etat « récolte ce qu’il avait lui-même semé » pendant sa campagne ou lors de déplacements en 2022, comme lorsqu’il avait évoqué le « pacte pour les enseignants » dans son discours de la Sorbonne, à Paris, le 25 août 2022, lorsqu’il s’était emparé de la thématique des lycées professionnels aux Sables-d’Olonne (Vendée) le 13 septembre 2022, ou lorsqu’il avait reçu les responsables des cinquante sites industriels les plus polluants à l’Elysée, le 8 novembre 2022. « Il ne prend pas les sujets, il les met en lumière et ça crée une obligation de rendre des comptes si jamais ça n’est pas au niveau de ce qu’il a demandé », résume l’Elysée. Une façon donc aussi de remettre son gouvernement en ordre de marche autour de la figure présidentielle redevable devant les Français.

Ce face-à-face présidentiel avec l’opinion crée de la fébrilité et parfois des cafouillages. Pour exister, les membres du gouvernement s’agitent. Les annonces se succèdent, parfois dans un ordre totalement dispersé (plan « vélo », plan pour « sécuriser » Internet, lutte contre la fraude fiscale), sans laisser le temps aux macronistes d’assurer le service après-vente. Et la frénésie révèle les tensions avec Matignon jugé trop timoré, trop « jospiniste » par un proche du président de la République. L’Elysée a ainsi imposé que le projet de loi immigration voie le jour avant la pause estivale malgré les réticences de la première ministre Elisabeth Borne qui estimait qu’il n’y avait pas de majorité pour voter ce texte. Les petites phrases de M. Macron, notamment celle sur la « pause » quant aux mesures environnementales, ont entraîné des réponses implicites de Mme Borne. Qu’importe… Cette stratégie n’a qu’un but : désensabler le quinquennat en réinstallant le président de la République au cœur de la relance.

Sauf que cette période intense, source de quelques fritures, ne résout pas plusieurs des questions existentielles de ce second mandat. Depuis le début de l’année, l’entourage de M. Macron affirme que le temps est venu des grands chantiers qui ont « maturé » depuis de longs mois. Ces plans ambitieux nécessitent de dépenser des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros, dans les années à venir. Rien que pour la transition écologique, Jean Pisani-Ferry, conseiller de M. Macron pendant la campagne de 2017, estimait dans sa dernière note qu’il faudrait arriver à une somme annuelle de 70 milliards d’euros répartis entre le public et le privé en 2030. Et les annonces coûtent déjà de l’argent. Deux milliards pour le plan « vélo », un milliard pour les lycées professionnels, 1,5 milliard sur le handicap, deux milliards de baisses d’impôts pour les classes moyennes promises sans aucune précision…

« Ce tourbillon d’annonces, c’est le signe d’une impuissanceJupiter est devenu Gulliver. Emmanuel Macron est ligoté par ses contradictionsa estimé Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, samedi 13 mai, dans Le Parisien. Tout cela sonne creux. Et coûte cher ! Les “cent jours”, c’est un nouveau “quoi qu’il en coûte” ! »Exactement dans le même temps, histoire de rassurer les marchés et les agences de notation, M. Macron et surtout Bercy rappellent qu’il faut assainir les comptes publics.

De quoi rendre encore un peu plus compliquée l’équation des grands investissements. « Il faut distinguer la politique de protection nécessaire à un moment donné (…). Et puis la politique de réformes qui a pour vocation de mettre de l’argent pour prévenir plutôt que pour guérir. C’est un investissement. C’est ce que nous faisons sur l’apprentissage, le lycée pro notamment », s’est défendu M. Macron dans L’Opinion sans éclaircir le flou, mais en renvoyant ce financement à la réduction des « dépenses de fonctionnement ». L’Elysée précise que les efforts imposés aux Français « à qui on demande de travailler deux ans de plus » et le travail sur l’attractivité avec des résultats espérés sur la croissance permettront de dégager des marges de manœuvre.

Etrange pas de deux

Reste l’épineuse question de la stratégie politique pour desserrer le carcan de la majorité relative. L’exécutif a abandonné l’idée d’une coalition de gouvernement et continue à s’en tenir à une méthode qui a échoué sur la « mère des réformes », les retraites : aller chercher les voix parfois à gauche et, très souvent, au sein du parti Les Républicains. Le pas de deux de l’Elysée sur ce sujet est étrange. Car le président, comme beaucoup de ses ministres, continue à critiquer les élus Les Républicains, minés par « leurs divisions », selon les mots de M. Macron dans L’Opinion : « Si, sur l’immigration, ils ont une position unique, ce serait une bonne nouvelle ! » Des mots peu susceptibles d’apaiser la situation. Ce n’est pas la but. Une partie de l’entourage présidentiel continue à espérer que ces piques pourront finir de fracturer la droite en attirant les derniers responsables Macron compatibles.

Au sein du groupe des députés Renaissance, beaucoup ne croient plus à cette possibilité et d’autres, notamment parmi l’aile gauche, craignent qu’une droitisation provoque le départ d’une partie de la majorité issue de la social-démocratie. Face à cette situation, les réflexions portent plutôt sur la façon de construire les réformes. « Il faut éviter les immenses projets de loi où l’on risque de cliver des deux côtés. Cela ne veut pas dire être timorés, au contraire, mais il faut avancer avec des objets politiques précis et tranchants », résume Guillaume Kasbarian, président Renaissance de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale.

Certains des proches de M. Macron vont plus loin en disant qu’il faut assumer en se désunissant fortement avec un côté de l’échiquier et en prenant l’opinion à témoin de la nécessité des réformes, estimant que ce travail n’a pas été assez fait au moment des retraites. Sans balayer l’idée d’en passer par de nouveaux 49.3… Derrière l’hyperactivité présidentielle, les chausse-trapes de ce quinquennat sinueux n’ont pas disparu.

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