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ÉMISSION
« On peut être en burn-out à 35 heures » : l’Institut Montaigne analyse le rapport des Français au travail
Par Olivia Cohen France Inter Publié le mercredi 1 février 2023
Dans une enquête publiée jeudi 2 février, l’Institut Montaigne analyse le rapport des Français au travail. Il pointe les changements récents et liste les solutions qui permettraient de s’y sentir épanoui jusqu’à 64 ans, le nouvel âge de départ prévu par la réforme des retraites du gouvernement.
Non, les Français ne sont pas devenus « paresseux ».
Dans un contexte de forte mobilisationcontre la réforme des retraites, l’Institut Montaigne publie une vaste enquête jeudi 2 février sur les Français et leur rapport au travail. 5.000 personnes ont été interrogées du 23 septembre au 3 octobre 2022. L’enquête revient notamment sur un certain nombres d’idées reçues de l’ère post-Covid et liste des pistes pour que les Français soient épanouis au travail, potentiellement jusqu’à 64 ans, l’âge de départ à la retraite porté par le gouvernement.
Le « mythe » de la « grande démission »
Selon cette enquête, la « grande démission » est par exemple un « mythe ». « De nombreuses études ont évoqué l’hypothèse d’une vague de démission massive post-Covid », détaille le rapport. « Elles font généralement un lien de causalité entre un accroissement notable des démissions et des ruptures conventionnelles d’une part, et les résultats de nombreuses enquêtes montrant les aspirations des actifs à changer de métier et une insatisfaction grandissante par rapport au travail. »
L’Institut Montaigne, lui, explique cette vague de démissions par un marché du travail qui se porte bien (malgré la pandémie) et qui permet des transitions professionnelles moins risquées.
Autre contre-vérité : les Français seraient devenus « paresseux » depuis le confinement. C’est faux, argumente l’institut Montaigne, qui rappelle qu’après 30 années de baisse de 1970 à 2000, « la durée du travail est stable depuis les années 2000. » Autrement dit, nous travaillons tout autant qu’il y a 20 ans. Et l’enquête de préciser qu’à ce jour, « en moyenne, les salariés à temps plein qui considèrent leur charge de travail comme ‘non-excessive’ travaillent 37 heures par semaine. »
À réécouter : Y a-t-il une grande démission made in France ?
« La défaillance du management »
« En fait, c’est la perception des salariés qui a changé », explique Bertrand Martinot, économiste qui a piloté l’enquête : « Ils ont le sentiment que leur charge de travail a augmenté ces cinq dernières années et c’est lié à des facteurs bien précis qu’on a identifiés d’un point de vue statistique, comme le mal-être vis-à-vis d’un management défaillant ou l’absence de perspectives professionnelles. »
L’enquête donne des chiffres à ce sujet : « On constate une prédominance des facteurs subjectifs dans l’explication du ressenti d’une charge de travail excessive, qui concerne 25 % des salariés (et seulement 18 % des indépendants) : le mauvais rapport avec le management, la charge psychique et le manque d’autonomie dans son travail. »
Bertrand Martinot, auteur de l’ouvrage Un autre droit du travail est possible, résume ainsi : « L’enquête démontre très bien que ce n’est pas la durée du travail qui cause la charge psychique, la fatigue et le sentiment de mal-être au travail. On peut être en burn-out à 35 heures. »
Parmi les solutions, la formation et l’évolution professionnelle
L’enquête propose enfin des solutions pour permettre aux travailleurs de rester actifs et épanouis le plus longtemps possible. D’abord, favoriser la formation et l’évolution professionnelle, en priorité pour les seniors, plus nombreux à vouloir rester dans leur entreprise. Pour les plus jeunes, plus mobiles, l’Institut Montaigne préconise d’améliorer les dispositifs d’accompagnement aux reconversions.
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