
ENGAGEMENT NON TENU ?
En février dernier, Emmanuel Macron annonçait la relance de la filière nucléaire. Un mélange d’anciens et de nouveaux réacteurs à la durée de vie prolongée pour fonctionner plus de 50 ans était évoqué. Mais sept mois plus tard, alors que l’énergie est devenue un sujet brûlant, la situation n’a pas réellement évolué.
« Jamais aucune ambiguïté » sur la prolongation du parc nucléaire ? Elisabeth Borne victime d’amnésie – Mémoire courte »
Titre MARIANNE qui poursuit :
« Selon la cheffe du gouvernement, Emmanuel Macron n’aurait rien à voir avec la dégradation de la filière électro-nucléaire. Une réécriture complète des orientations récentes de la politique énergétique française, alors qu’une cruelle ironie de l’Histoire place le pays dans une situation comparable à celle qui avait conduit à l’extension de son parc nucléaire.
« En neurologie, on parle de mémoire immédiate et de mémoire à long terme. Lorsqu’il s’agit de l’énergie nucléaire, il semble hélas que le gouvernement soit dépourvu de l’une comme de l’autre. Ainsi, tandis que la France se trouve, par une facétie de l’histoire, dans une situation de précarité énergétique comparable à celle qui avait conduit à l’extension massive du parc nucléaire français après le premier choc pétrolier de 1974, la Première ministre, Elisabeth Borne, a montré ce jeudi 1er septembre, sur France Inter, les symptômes d’une inquiétante amnésie sur ce dossier. À l’entendre, Emmanuel Macron, qui n’aurait jamais entretenu « aucune ambiguïté », n’a rien à voir avec la dégradation de la filière. La bonne blague ! »
« Nucléaire : la moitié du parc français à l’arrêt, Emmanuel Macron et EDF se renvoient la balle »
Titre FRANCE INFO qui poursuit :
« La crise énergétique n’a pas pour unique cause le conflit en Ukraine. La production d’électricité en France est aussi sérieusement ralentie du fait de la mise à l’arrêt de près de la moitié des réacteurs nucléaires du pays. Emmanuel Macron et EDF se rejettent la faute.
« En pleine crise énergétique, plus de la moitié des réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt poiur maintenance. Le chef de l’État s’est montré agacé par la situation et a pointé du doigt EDF. « C’est absolument inacceptable que les gens qui ont eu la responsabilité des travaux de maintenance du parc installé puissent expliquer aujourd’hui que nous n’avons pas pris nos responsabilités« , a asséné Emmanuel Macron le 5 septembre.
« EDF dénonce un manque de main d’œuvre et accuse l’État
« Cette déclaration répond à celle du PDG de l’entreprise. Quelques jours plus tôt, il avait lui aussi désigné des responsables, dont le président de la République. À ses yeux, le nucléaire français manque de main d’œuvre, et le gouvernement y est pour beaucoup. « Pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Parce qu’on nous a dit ‘non, votre parc nucléaire, il va décliner. S’il vous plaît, préparez à fermer des centrales’. On a d’ailleurs déjà fermé les deux premières. […} Évidemment, on n’a pas embauché des gens pour en construire d’autres. On a embauché des gens pour en fermer« , avait ainsi affirmé Jean-Bernard Lévy le 29 août. »
ON KLAXONNE, ON MENACE, ON ACCUSE…
La relance des investissements n’est engagée. La nationalisation d’une entreprise déjà étatique – outre qu’elle va couter près de 15 Milliard d’Euros et qu’elle a été décidée sans concertation ni réflexion – n’est toujours pas prête. La nomination du Président et/ou du Directeur Général – choix pas fait sur l’articulation des fonctions – est au point mort.
DOSSIER :
1 Énergie : la relance du parc nucléaire français, au point mort
2. À cause du sabordage du nucléaire français, va-t-on vers un «confinement énergétique» ?
3. EDF : « Les remontrances publiques d’Emmanuel Macron sont scandaleuses, je suis sidérée par tant de culot et de déloyauté », s’indigne Sophie Primas

ARTICLE 1
Énergie : la relance du parc nucléaire français, au point mort
Baptiste Morin, édité par Romain Rouillard le 08 septembre 2022
Sept mois après les annonces d’Emmanuel Macron qui promettaient la relance du parc nucléaire français, difficile de constater une avancée significative sur le sujet. Mercredi, la Commission nationale du débat public a toutefois accepté d’ouvrir un débat public qui se tiendra entre octobre 2022 et février 2023.
Ces quatre mois de débat public constituent une condition préalable à chaque grand investissement public. Pour le reste, peu ou pas d’évolution. La France suit toujours la feuille de route fixée en 2020 qui prévoit la fermeture de 12 réacteurs nucléaires qui viendront s’ajouter aux deux réacteurs de Fessenheim, d’ores et déjà hors service.
De longues démarches administratives
Pour changer de paradigme, il faudra attendre le printemps 2023 où une nouvelle loi de programmation pluriannuelle incluant le nouveau programme nucléaire sera votée. Cependant, la construction d’un nouveau réacteur nucléaire demandera bien plus de temps, car après le débat public, il faudra déposer une quinzaine de demandes d’autorisation.
Des démarches administratives qui constituent un premier frein. Pour Valérie Faudon, de la société française de l’énergie nucléaire, il faudrait simplifier les procédures. « C’est beaucoup de travail et souvent, ce sont des procédures qui n’ont pas été faites pour une centrale nucléaire et en plus, nous n’avons pas instruit de dossiers depuis très longtemps ».
Un investissement colossal
Deuxième problématique et non des moindres : le financement. Ces six nouveaux réacteurs nécessitent un budget de 50 milliards d’euros. Or, EDF a régulièrement indiqué qu’il lui était impossible de financer à lui seul l’intégralité de cet investissement. « Pour donner un comparatif, le Grand Paris Express représente 36 milliards et on n’imaginerait pas une seule entreprise financer le Grand Paris Express », illustre Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting.
>> LIRE AUSSI – Commission d’enquête sur le nucléaire : «Je souhaite que François Hollande vienne devant», déclare Olivier Marleix
EDF pourrait toutefois s’inspirer de ce qui a été fait à Sizewell, Royaume-Uni. L’entreprise financerait alors le projet au fil des années à travers une augmentation du tarif des contrats pour les abonnés EDF. Néanmoins, il semble évident qu’une hausse des prix de l’électricité serait très mal perçue dans le contexte actuel.
Selon de nombreux observateurs, le premier chantier pourrait ne pas commencer avant 2027.
ARTICLE 2
À cause du sabordage du nucléaire français, va-t-on vers un «confinement énergétique» ?
02 septembre 2022 • Agnès Verdier-Molinié IFRAP
Quel gâchis! La France, avec 56 réacteurs nucléaires, avait toutes les cartes en main pour survoler les crises énergétiques et pour passer le cap de la voiture électrique dans les prochaines années. Or, à cause d’un enchaînement de décisions délétères, nous sommes aujourd’hui en train de parler, ni plus ni moins, de rationnement et de coupures de courant à venir! À quand les tickets de rationnement et les sanctions si on consomme trop d’énergie ?
Cette tribune a été publiée dans les pages du Figaro, le 2 septembre 2022. A voir, en cliquant ici. |
Cela ressemble à un cauchemar. Sans compter une hausse des prix hallucinante sur le marché européen de l’électricité à plus de 1000 euros le mégawattheure (pour livraison l’année prochaine) contre 85 euros avant la crise.
Ce cauchemar est un véritable scandale français et en faire la conséquence de la guerre en Ukraine est mensonger. Le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a mille fois raison de dire que le problème réside avant tout dans le fait d’avoir voulu fermer des centrales nucléaires au moment même où il fallait au contraire augmenter leur durée de vie et décider d’en construire de nouvelles.
En cause? Une analyse erronée de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de Réseau de transport d’électricité (RTE), qui anticipaient que nous allions consommer moins d’énergie et d’électricité dans le futur. Une conclusion étonnante alors que la transition vers les véhicules propres nous pousse vers l’électrique. La Fondation iFrap avait plusieursfois tiré la sonnette d’alarme sur les futurs risques de black-out: la France est passée de gros exportateur à gros importateur d’électricité. C’est à la fois pénalisant pour les consommateurs et catastrophique sur le plan écologique puisque l’électricité importée, produite à l’étranger, l’est surtout à partir de gaz, de charbon et de lignite.
Et parmi les réacteurs nucléaires qui restent, plus de la moitié sont actuellement à l’arrêt, et seulement vingt-quatre sont en fonctionnement! Comment en sommes-nous arrivés là? Tout simplement en ralentissant les actions de maintenance pendant le premier confinement de 2020. Ironie de l’histoire, les derniers combustibles ont été convoyés hors de Fessenheim ces jours-ci, actant la fermeture de la centrale. Et, sans vergogne, les ministres en exercice serinent que la fermeture effective de Fessenheim est une décision de François Hollande… alors que le décret de fermeture a été signé en 2020, et ce sans attendre la mise en route de Flamanville, contrairement à ce qui était prévu!
Le projet de loi du gouvernement qui sera débattu au Parlement début octobre est tout bonnement sidérant: il porte uniquement sur l’accélération des énergies renouvelables avec une nouvelle simplification des procédures administratives et des recours juridictionnels pour raccourcir les délais de déploiement des projets. Alors même que la France est en train de rouvrir des centrales à charbon et que cette loi pourrait, au moins, programmer la réouverture de Fessenheim.
Le développement massif de l’éolien annoncé par l’exécutif n’est pas une solution. Certes, il faudrait trois à quatre ans pour la remise en route de la centrale alsacienne, mais les champs d’éoliennes, eux, mettront cinq à sept ans pour sortir de terre. Et l’essentiel n’est-il pas de renouer avec un maximum d’indépendance énergétique le plus rapidement possible? Sur une année, les deux réacteurs de Fessenheim fournissaient autour de 15 millions de mégawatt. Pour produire l’équivalent de Fessenheim, il faudrait 5600 éoliennes de plus, et nous en comptons 8000 terrestres actuellement. En outre, l’hostilité de l’opinion aux éoliennes terrestres, attestée par de nombreuses enquêtes, grandit.
Notre puissance nucléaire disponible est actuellement de 29 gigawatts. Elle pourrait atteindre 47 gigawatts en novembre-décembre. La mobilisation de tous les moyens de production disponibles (charbon, hydraulique, y compris les stations de transfert d’énergie par pompage, cogénération) pourrait apporter environ 26 gigawatts supplémentaires. Sauf nouvel aléa, on peut raisonnablement tabler sur une capacité de production de 73 gigawatts à la fin de l’année. Les marchés en doutent (pour mémoire, le pic historique de consommation électrique est de 100,5 gigawatts, en février 2012), doute qui fait monter les prix. Sont-ils trop pessimistes? D’aucuns le croient. Reste que le scénario noir – un hiver froid, pas de vent, des réacteurs toujours à l’arrêt – est malheureusement possible.
D’autant qu’EDF vient d’annoncer la prolongation de l’arrêt de tranches concernées par un problème de corrosion. Selon le nouveau calendrier, les réacteurs 1 et 4 de la centrale de Cattenom, en Moselle, ne seront opérationnels que les 1er et 14 novembre. Le réacteur numéro 3 ne le sera que le 11 décembre et la tranche numéro 1 de la centrale de Penly, le 23 janvier 2023.
Que faire alors? Certes, l’Autorité de sûreté nucléaire est une autorité administrative indépendante. Mais il est peut-être temps pour le Parlement et le gouvernement de taper du poing sur la table en demandant un calendrier plus resserré de réouverture des tranches à l’arrêt. Et pourquoi pas en lançant immédiatement une commission d’enquête parlementaire sur le sujet. Qui peut croire qu’un plan de sobriété établi au dernier moment et qui impose, dans l’urgence, aux ménages et aux entreprises de moins consommer ne va pas plomber une croissance déjà timide? Qui peut croire que cela n’aura pas d’impact sur nos entreprises (surtout dans l’industrie) et sur l’emploi?
Allons-nous devoir supporter un quasi-«confinement énergétique» à cause d’un manque criant de vision stratégique de nos gouvernants qui, depuis dix ans, ont «oublié» la mission du service public de fourniture d’électricité: une gestion avisée de notre production d’énergie? Aurons-nous à supporter restriction des transports, télétravail obligatoire, assignation à résidence, voire surveillance des compteurs Linky? Allons-nous demander à certains de nos concitoyens de travailler la nuit et de dormir le jour?
Alors que l’exécutif nous annonce «la fin de l’abondance» et choisit encore de traiter la crise avec des conseils de défense, on ne peut que s’inquiéter de l’impact terrible que va avoir cette impréparation sur le quotidien des Français et de leurs entreprises. En France, on n’a pas de pétrole, on a de moins en moins d’électricité, est-ce qu’on pourrait au moins avoir de bonnes idées pour ne pas saborder notre économie?TwitterEmail
ARTICLE 3
EDF : « Les remontrances publiques d’Emmanuel Macron sont scandaleuses, je suis sidérée par tant de culot et de déloyauté », s’indigne Sophie Primas
Alors qu’Emmanuel Macron et Jean-Bernard Lévy, le futur ex-PDG d’EDF, se rejettent la faute du mauvais état actuel du parc nucléaire français, au Sénat historiquement assez favorable à la filière de l’atome en dehors du groupe écologiste, on goûte peu les mises en cause de l’entreprise nationale par le chef de l’Etat.
LE 06 SEP 2022 Par Louis Mollier-Sabet PUBLIC SENAT
Il y a des histoires d’amour qui finissent mal. Après 8 ans à la tête de l’entreprise historique française s’il en est, on sait depuis juillet que Jean-Bernard Lévy et l’Etat « ont entamé le processus de succession » du PDG d’EDF, qui avait été reconduit par Emmanuel Macron en 2019. Bruno Le Maire a assuré ce mardi matin sur BFM-TV / RMC que le nom du nouveau patron de l’énergéticien serait connu « dans les prochains jours », alors qu’en pleine crise énergétique, l’arbitrage final sera fait à l’Elysée. « Il faudrait quelqu’un avec à la fois une culture industrielle, et une culture du service public », espère Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice du parti Gauche Républicaine et Socialiste (GRS). « Il va falloir quelqu’un d’assez solide », analyse le sénateur communiste Fabien Gay, qui ne veut pas trop s’attarder sur des problèmes de personne : « La question c’est quel mandat on va donner à cette personne, quelle qu’elle soit. » De même, pour le sénateur LR Gérard Longuet, qui souhaite seulement que l’Etat « en prenne un bon », alors que d’après lui, Jean-Bernard Lévy « part de lui-même parce qu’il a le sentiment que l’actionnaire ne sait pas ce qu’il veut. »
« Quand on dit qu’à long terme il faudra fermer des centrales, l’entreprise ne recrute plus, c’est réel »
Difficile de savoir exactement ce qu’il s’est passé entre l’Etat la direction actuelle d’EDF, mais ce qui est certain, c’est que pour répondre aux critiques de Jean-Bernard Lévy exprimées la semaine dernière aux Rencontres des entrepreneurs de France organisées par le Medef, Emmanuel Macron n’a pas hésité à tacler le PDG. Celui-ci avait mis en cause le cap donné par l’Etat dans la dernière décennie, alors actionnaire à 84 % de l’entreprise depuis en voie de nationalisation : « Pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Parce que l’on nous a dit que le parc nucléaire va décliner, ‘préparez-vous à fermer des centrales’. On a déjà fermé les deux premières. Ce sont d’ailleurs les textes en vigueur au moment où l’on se parle. On nous a dit : ‘Préparez-vous à fermer les douze suivantes’. Nous, avec la filière, nous n’avons pas embauché de gens pour construire douze centrales, nous avons embauché pour en fermer douze », avait alors déclaré Jean-Bernard Lévy. Réponse d’Emmanuel Macron : « Ce que j’ai entendu dans le débat public ces dernières semaines est inacceptable parce que c’est faux et irresponsable. C’est absolument inacceptable que les gens qui ont eu la responsabilité des travaux de maintenance du parc installé puissent expliquer aujourd’hui que nous n’avons pas pris nos responsabilités. Les travaux de grand carénage ont été décidés et les investissements de formation ont été pris. »
« Ce que j’ai entendu dans le débat public est inacceptable parce que c’est faux et irresponsable »
En clair, en pleine crise énergétique et avec 32 réacteurs nucléaires à l’arrêt, planifié ou pas, EDF et l’Etat se renvoient la balle de la responsabilité de l’état actuel du parc. « Je ne vais pas prendre parti, et l’état de leurs relations ne m’intéresse pas », temporise Fabien Gay, l’un des parlementaires qui suit de plus près l’actualité de l’énergéticien français. « Une entreprise a besoin de stabilité et d’avoir une vision sur le long terme. Ce qui est réel, c’est qu’il y a eu un choix fait par François Hollande et confirmé par le premier quinquennat de Macron de fermer un certain nombre de réacteurs, avant un revirement. Et quand on dit que le long terme ça sera moins de nucléaire et qu’il faudra fermer des centrales, l’entreprise ne recrute plus, c’est réel. » La présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat, Sophie Primas, se montre moins diplomate : « Les remontrances publiques d’Emmanuel Macron sont scandaleuses. Si M. Lévy a des responsabilités que je ne connais pas, le Président pouvait le remplacer sans l’humilier de la sorte. Cette attitude est irresponsable, qui va prendre le risque de diriger cette entreprise ? Je suis sidérée par tant de culot et de déloyauté. »
« C’est l’Etat qui a tergiversé et a fait l’autruche sur les besoins financiers, puis a trouvé un bouc émissaire »
Le sénateur communiste Fabien Gay rappelle tout de même que Jean-Bernard Lévy a été d’après lui l’exécutant d’une stratégie infructueuse fixée par l’Etat, et pas une simple victime : « Les défauts d’entretien ce n’est pas que la crise covid. On a cassé des métiers à l’intérieur d’EDF, pour des réductions d’effectifs et pour casser les statuts des IEG [la branche professionnelle des industries électriques et gazières en France, ndlr]. EDF est une entreprise détenue à 84 % par l’Etat, si Emmanuel Macron n’était pas d’accord avec la politique d’EDF, il aurait dû donner d’autres perspectives politiques. L’Etat a aussi accompagné cette casse des métiers, Jean-Bernard Lévy a exécuté. » Sur le fond, la défense d’Emmanuel Macron a ainsi du mal à convaincre la présidente de la commission des Affaires économiques, Sophie Primas (LR) : « M. Lévy n’a cessé d’alerter sur les difficultés générées par la politique énergétique décidée par Mme Royal quand Emmanuel Macron était conseiller économique de François Hollande, puis ministre, puis Président : sur le mécanisme de l’Arenh [dispositif obligeant EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à un tarif régulé à ses concurrents, ndlr], sur la fermeture des centrales, le discours antinucléaire et ses conséquences sur la perte de compétences. Tout cela a alimenté les rapports que nous avons faits sur la filière et le risque de black-out. » De même quand Emmanuel Macron explique que l’entretien des centrales est décorrélé de la relance du nouveau nucléaire, Gérard Longuet (LR) n’achète pas la justification du Président de la République : « L’industrie nucléaire est la même : les expériences en matière de soudure, de métallurgie, de canalisations, de vannes, tout cela rejaillit immédiatement sur l’entretien et le savoir-faire des constructeurs. Un secteur d’activité dont on annonce la mort a du mal à avancer, même si c’était moins marqué pour la présidence d’Emmanuel Macron. »
D’autant plus que d’après lui, la défense du Président de la République consistant à rappeler qu’il a repoussé l’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix électrique de 2025 à 2035 pour « donner de la visibilité à la filière » est assez légère : « Pour faire plaisir à Nicolas Hulot, il n’a jamais annoncé très clairement le nombre de centrales qu’il voulait faire fabriquer pour renouveler les centrales existantes. Et même si l’on repousse l’échéance de 50 % de nucléaire, vous ne pouvez pas faire l’électrification des usages et de l’hydrogène sans augmenter la production d’électricité décarbonée. Or le Président Macron n’en a pas tenu compte, et n’a pas remis en cause la loi de transition énergétique et de croissance verte qui tablait sur une consommation électrique qui stagnerait. » Une fois n’est pas coutume Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice rattachée au groupe communiste, abonde : « La première responsabilité, c’est celle de l’Etat, qui est clairement dans une fuite en avant. On ne peut pas dire qu’EDF n’avait pas travaillé sur les nécessités financières sur le grand carénage, c’est l’Etat qui a tergiversé et a fait l’autruche sur les besoins financiers, puis a trouvé un bouc émissaire qui est le PDG d’EDF. On n’a jamais voulu avoir une confrontation objective avec les écologistes sur ça [pendant le quinquennat de François Hollande, ndlr]. Chacun faisant comme si en diminuant le nucléaire, on allait faire plus d’énergies renouvelables. »
ÉLECTRICITÉ : LE FIASCO. COMMENT FAIRE PASSER LES ANNONCES ? DOSSIER 4 https://metahodos.fr/2022/09/02/electricite-le-fiasco/
ÉNERGIE/EDF : COMMENT COMPRENDRE LES ERREMENTS DES POLITIQUES PUBLIQUES ? – SUITE https://metahodos.fr/2022/08/16/edf-suite/
ÉLECTRICITÉ, UN FIASCO FRANÇAIS : LA SUÈDE ET L’ALLEMAGNE, PREMIERS EXPORTATEURS, LA FRANCE, DESORMAIS IMPORTATRICE. https://metahodos.fr/2022/08/15/electricite-un-fiasco-francais-la-suede-et-lallemagne-remplacent-la-france-comme-premiers-exportateurs/
REBONDISSEMENT DANS LES RELATIONS EXÉCUTIF/EDF : TRIPOTAGE, MASCARADE, CONNIVENCE ? https://metahodos.fr/2022/08/10/letat-et-edf-tripotage-mascarade-connivence/
ÉTATISATION D’EDF : UNE DÉCISION INCOMPRÉHENSIBLE À 10 MILLIARDS D’EUROS https://metahodos.fr/2022/07/28/nationalisation-dedf-a-100-une-decision-incomprehensible-a-10-milliards-deuros/
EDF, L’ÉTAT DÉJÀ À SA TÊTE : GOUVERNANCE DU « COUP DE MENTON » ? https://metahodos.fr › 2022/07/18 › edf-letat-deja-a-sa-t…
« EDF : UNE FAUSSE NATIONALISATION…» https://metahodos.fr/2022/07/15/edf-une-fausse-nationalisation/
EDF – L’ÉTAT AU SECOURS DE L’ÉTAT ? MASCARADE ? https://metahodos.fr/2022/07/14/edf-un-etat-impotent-qui-cherche-a-regir-le-moindre-aspect-de-leconomie/
EDF – UN ACTIONNARIAT 100% PUBLIC SANS OPPOSITION RÉELLE CAR SANS EFFET VÉRITABLE ? https://metahodos.fr/2022/07/13/edf-un-actionnariat-100-public-sans-opposition-car-sans-effets-veritables/
MISE À JOUR N’3 – ÉTATISATION D’EDF : « Les soviets et la guillotine » – « Grandeur et décadence de l’actionnariat populaire » https://metahodos.fr/2022/07/09/mise-a-jour-reponse-de-lexecutif-aux-lecons-des-operatieurs-denergie-le-nationalisation-dedf/
MISE À JOUR – RÉPONSE (?) DE L’EXÉCUTIF AUX LEÇONS DES OPERATIEURS D’ÉNERGIE le: NATIONALISATION D’EDF https://metahodos.fr/2022/07/07/quand-les-producteurs-denergie-appellent-a-la-sobriete-il-faut-se-poser-des-questions/
Énergie : L’initiative privée face à l’inertie publique ? https://metahodos.fr/2022/06/28/energie-linitiative-privee-face-a-linertie-publique/
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