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UN EMPRUNT DE 270 MILLIARS EN 2023 MDS – LA BANQUE DE FRANCE MET EN GARDE

AVERTISSEMENT : ne pas laisser filer les dépenses et le déficit public

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est inquiété ce mardi devant les députés de « la volatilité plus forte sur les marchés », qui s’est traduite par une sanction du dérapage budgétaire en Grande-Bretagne. Il appelle Bercy à ne pas laisser filer les dépenses alors que le déficit public s’annonce élevé en 2023. ARTICLE 1

L’Agence France Trésor a présenté lundi matin un objectif de financement de 270 milliards d’euros pour l’an prochain. Soit 10 milliards de plus qu’en 2020 et 2021. Et ce, alors que le taux à 10 ans français est au plus haut depuis 2012. ARTICLE 2

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ARTICLE 1

Déficit, dette : la Banque de France met en garde contre une réaction des marchés

Par Renaud Honoré Publié le 27 sept. 2022

A peine quatre jours après leur apparition, les « trussonomics » sont déjà devenus une référence incontournable – et pas forcément à leur avantage. Alors que Bercy a présenté lundi un projet de loi de finances pour 2023 très dépensier , le gouverneur de la Banque de France a agité ce mardi l’épouvantail britannique incarné par la politique économique menée par Liz Truss , pour mettre en garde le gouvernement d’Elisabeth Borne contre toute dérive budgétaire.

« Il est vital de ne pas ajouter l’incertitude à l’incertitude, et de garder nos caps », et notamment « le cap d’une politique budgétaire française ancrée sur une norme de dépenses réellement tenue et permettant le désendettement dans la durée », a averti François Villeroy de Galhau, lors d’une audition devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Choc budgétaire

Le discours est traditionnel dans la bouche d’un banquier central, mais il dispose désormais d’illustrations concrètes des conséquences d’un trop grand relâchement des comptes publics. « Il y a depuis quelques jours une volatilité plus forte sur les marchés, en particulier les changes […] et les taux d’intérêt, avec la très forte hausse des taux britanniques après l’annonce vendredi de déficits budgétaires massifs », a-t-il rappelé devant les députés.

Le programme économique de Liz Truss, dévoilé en fin de semaine dernière – qui prévoit des baisses d’impôts de 45 milliards de livres -, a suscité une forte inquiétude des marchés devant l’ampleur du choc budgétaire non financé : la livre sterling a plongé à son plus bas historique face au dollar tandis que les taux d’emprunt à 10 ans de la Grande-Bretagne ont bondi au niveau de ceux d’ une Italie pourtant secouée par l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir .

LIRE AUSSI : DOSSIER – Budget 2023 : ce qu’il faut savoir

Certes, les deux pays ne sont pas dans une situation comparable – Bercy vise un déficit stabilisé à 5 % du PIB l’an prochain alors que celui du Royaume-Uni pourrait exploser à 9 % du PIB selon la banque Barclays . Mais le projet de loi de finances pour 2023 de la France s’annonce dépensier tout à la fois pour amortir le choc provoqué par l’inflation – 45 milliards pour le bouclier tarifaire – mais aussi pour les nombreuses priorités d’Emmanuel Macron, avec par exemple la création de près de 11.000 postes de fonctionnaires . Quant aux promesses d’économies à long terme de l’exécutif – avec une croissance en volume (hors inflation) plafonnée à 0,6 % sur cinq ans – elles suscitent bien des doutes .

Pas de nouveau « quoi qu’il en coûte »

François Villeroy de Galhau s’inquiète du fait que « le ratio d’endettement public, déjà fortement dégradé à la suite du choc Covid, serait au mieux stabilisé à l’horizon 2024», à cause notamment du coût des mesures de soutien comme le bouclier tarifaire.

LIRE AUSSI :Le gouvernement engage la bataille budgétaire dans un contexte économique et politique inédit

Le gouverneur de la Banque de France a également mis en garde contre la tentation « d’un nouveau « quoi qu’il en coûte »» : « Les politiques de soutien à la demande, largement justifiées dans le contexte du choc Covid, sont à la fois moins disponibles et moins adaptées à la crise actuelle », qui « se traduit par des problèmes d’offre ». Il appelle donc à « muscler notre capacité productive, afin de produire plus et mieux ».

Cela passe notamment à ses yeux par « l’accroissement de la quantité et la qualité de travail » en France. « Augmenter l’offre de travail et sa qualification constitue une priorité absolue », ajoute-t-il. De quoi cette fois le rapprocher du discours gouvernemental qui entend justement augmenter l’offre de travail, notamment en misant sur la réforme des retraites.

ARTICLE 2

Budget 2023 : la France va emprunter le montant record de 270 milliards sur les marchés

L’Agence France Trésor a présenté lundi matin un objectif de financement de 270 milliards d’euros pour l’an prochain. Soit 10 milliards de plus qu’en 2020 et 2021. Et ce, alors que le taux à 10 ans français est au plus haut depuis 2012.

Par Guillaume Benoit Publié le 26 sept. 2022

C’est un nouveau record historique. La France prévoit de lever 270 milliards d’euros à moyen et long terme sur les marchés en 2023. C’est 10 milliards de plus que lors de deux années précédentes . Bercy va figurer encore cette année parmi les principaux emprunteurs de l’euro, a priori juste après l’Italie, et avant l’Allemagne. L’encours des titres de l’Etat à court terme (inférieur à 2 ans) devrait progresser de 10,4 milliards d’euros.

Ce programme de financement inédit va s’effectuer dans un contexte assez difficile, entre inflation, hausse des taux et fin des achats des banques centrales. Alors que l’Agence France trésor (AFT), chargée de placer la dette de la France sur les marchés, bénéficiait encore fin 2021 d’un taux à 10 ans négatif – elle gagnait de l’argent en empruntant -, ce dernier a atteint 2,71 % lundi. Il s’agit de son plus haut niveau depuis 2012.

Une charge de la dette de 51,7 milliards

Dans son scenario budgétaire , l’AFT table sur un rendement à 10 ans à 2,5 % fin décembre, et à 2,6 % à fin 2023. Une hypothèse très optimiste, alors que la hausse des taux est amenée à se poursuivre, mais qui mise sur un ralentissement de l’inflation l’an prochain. En termes de coût global de la dette, les effets de cette hausse des conditions de financement mettront du temps à se faire ressentir. La maturité moyenne des 2.200 milliards de la dette française est légèrement supérieure à 8 ans, ce qui permet d’en retarder l’impact.

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DOSSIER – Budget 2023 : ce qu’il faut savoir

La charge de la dette (en comptabilité nationale) devrait passer de 51,2 milliards d’euros en 2022 à 51,7 milliards l’an prochain. Mais si un choc de taux de 1 point de pourcentage survenait – si le rendement des titres à 10 ans passait de 2,5 % à 3,5 % -, le surcoût pour les finances publiques serait de 2,4 milliards d’euros en 2023, de 6 milliards en 2024 et de 9 milliards en 2025.

A Bercy, on insiste aussi sur le fait que le poids de ce programme d’émission de dette à moyen et long terme sur l’économie va rester stable, à 9,8 % du PIB, comme en 2022. Une proportion qui reste la plus élevée des 20 dernières années, en dehors de la parenthèse du Covid.

Hausse des remboursements

L’augmentation des besoins de financement s’explique principalement par des remboursements de dette existante qui progressent. Le déficit à financer serait en léger recul par rapport à cette année, passant de 172,6 milliards d’euros en 2022 à 158,5 milliards en 2023.

Du côté des échéances à refinancer pour la dette moyen et long terme, en revanche, le montant sera en hausse de 10,8 milliards, à 158,5 milliards. Un mouvement qui s’explique par le fait qu’en 2023, une obligation à 15 ans et une autre à 30 ans arriveront à maturité en plus des habituels titres à deux, cinq et dix ans.

Et si, cette année, Bercy avait pu tirer sur la trésorerie mise de côté par l’Etat les années précédentes pour pouvoir répondre par exemple, à un nouvel épisode de confinement, ce ne sera plus le cas en 2023. Cette contribution du solde du Trésor tombera à 18 milliards d’euros l’an prochain, contre 49,8 milliards en 2022.

Enfin 6,6 milliards seront apportés par la Caisse de la dette publique. Cette caisse est alimentée par une partie des excédents fiscaux, et elle participe chaque année au remboursement d’une part des 165 milliards d’euros de dette spécifiquement liée à la crise du Covid.

UN BUDGET POTEMKINE – VOIR LES PUBLICATIONS DE METAHODOS :

AUTOMNE STUDIEUX AVEC METAHODOS : DIFFÉRENCES ENTRE LE PLF ET LE PLFSS https://metahodos.fr/2022/10/02/automne-studieux-differences-entre-le-plf-et-le-plfss/

BUDGET 2023 : 12.755 FONCTIONNAIRES SUPPLEMENTAIRES POUR 8 MILLIARDS D’EUROS https://metahodos.fr/2022/09/30/budget-2023-12-755-fonctionnaires-supplementaires-pour-8-milliards-deuros/

PALINODIE ET RENIEMENT DE L’EXÉCUTIF SUR LE DÉFICIT ET LA DETTE – « BUDGET DISPENDIEUX ET INCERTAIN » –https://metahodos.fr/2022/09/29/budget-2023-revirement-de-lexecutif-sur-le-deficit/

BUDGET, FISCALITÉ : HABILLAGES ET RÉALITÉS https://metahodos.fr/2022/09/09/budget-fiscalite-habillages-et-realites/

PRIVÉS DE SESSION, LES PARLEMENTAIRES À BERCY ? DOSSIERhttps://metahodos.fr/2022/09/05/prives-de-session-les-parlementaire-attendus-a-bercy/

BUDGET DE L’ÉTAT 2023 PRÉSENTÉ EN MODE POTEMKINE – SUITE https://metahodos.fr/2022/08/26/budget-de-letat-2023-presente-en-mode-potemkine-suite/

UN PROJET DE BUDGET POTEMKINE PROMIS AU 49.3 https://metahodos.fr/2022/08/12/un-projet-de-budget-potemkine-promis-au-49-3/

QU’EST CE QU’UN SURPROFIT ? LA FRANCE ISOLÉE DOIT CLARIFIER SA POSITION https://metahodos.fr/2022/09/09/un-ete-studieux-avec-metahodos-quest-ce-quun-surproduit/

Budget 2023 DISPENDIEUX ET INCERTAIN – REVIREMENT DE L’EXÉCUTIF SUR LE DÉFICIT ET LA DETTE

BUDGET, FISCALITÉ : HABILLAGES ET RÉALITÉS https://metahodos.fr/2022/09/09/budget-fiscalite-habillages-et-realites/

PRIVÉS DE SESSION, LES PARLEMENTAIRES À BERCY ? DOSSIERhttps://metahodos.fr/2022/09/05/prives-de-session-les-parlementaire-attendus-a-bercy/

BUDGET DE L’ÉTAT 2023 PRÉSENTÉ EN MODE POTEMKINE – SUITE https://metahodos.fr/2022/08/26/budget-de-letat-2023-presente-en-mode-potemkine-suite/

UN PROJET DE BUDGET POTEMKINE PROMIS AU 49.3 https://metahodos.fr/2022/08/12/un-projet-de-budget-potemkine-promis-au-49-3/

QU’EST CE QU’UN SURPROFIT ? LA FRANCE ISOLÉE DOIT CLARIFIER SA POSITION https://metahodos.fr/2022/09/09/un-ete-studieux-avec-metahodos-quest-ce-quun-surproduit/

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