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LA FRANCE, «RÉPUBLIQUE DES CONFLITS D’INTÉRÊTS» ?

MULTIPLICATION DES AFFAIRES ET PROMESSE D’EXEMPLARITÉ

La multiplication des affaires sous la présidence d’Emmanuel Macron – et notamment la mise en examen du ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti – a vite contredit les promesses d’exemplarité et révèle l’enracinement profond de mécanismes d’entre-soi, estiment les deux avocats dans une tribune au « Monde ». Tel est le propos de La tribune dont un extrait est proposé ci contre.

VOIR NOS PUBLICATIONS RELATIVES À LA DÉONTOLOGIE :

LA DÉONTOLOGIE, CE «TRUC LÀ», À GÉOMÉTRIE TRÈS VARIABLE – Dossier éthique et déontologie de Metahodoshttps://metahodos.fr/2022/10/06/la-deontologie-ce-truc-a-geometrie-variable/

M.À.J. DÉONTOLOGIE – CONFLIT D’INTÉRÊTS, PÉTROLE, PARADIS FISCAUX : AGNÈS PANNIER-RUNACHER MISE EN CAUSE ? https://metahodos.fr/2022/11/11/m-a-j-deontologie-conflit-dinterets-petrole-paradis-fiscaux-agnes-pannier-runacher-mise-en-cause/

CONFLIT D’INTÉRÊTS, PARADIS FISCAUX : AGNÈS PANNIER-RUNACHER MISE EN CAUSE ? M.À.J. DÉONTOLOGIE https://metahodos.fr/2022/11/08/conflit-dinteret-paradis-fiscaux-droits-de-succession-agnes-pannier-runacher-mise-en-cause/

« LA DÉONTOLOGIE : « CE TRUC LÀ » QUI DÉRANGE L’EXÉCUTIF … ET QUI DEVRA S’IMPOSER ? https://metahodos.fr/2022/10/17/la-fonction-de-deontologue-du-gouvernement-naitra-en-situation-de-tempete/

CE JOUR, DUPOND-MORETTI DEVANT LES JUGES : « AUX SOURCES D’UNE HAINE MAGISTRALE » – CRISE INSTITUTIONNELLE – DÉONTOLOGIE ET JUSTICE – https://metahodos.fr/2022/10/03/convoque-ce-jour-devant/

ARTICLE – EXTRAIT

« La France est aujourd’hui une République des conflits d’intérêts »

William Bourdon, Avocat et Vincent Brengarth Avocat – LE MONDE – 03 novembre 2022

En 2017, le candidat Emmanuel Macron promettait des « dirigeants responsables, exemplaires et qui rendent des comptes » ; Edouard Philippe lui emboîtait le pas en annonçant que « tout ministre mis en examen devrait démissionner ». Cinq ans plus tard, Eric Dupond-Moretti est renvoyé devant la Cour de justice de la République pour prises illégales d’intérêts, et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, est mis en examen pour cette même infraction. Ces affaires viennent s’ajouter à une liste déjà bien trop longue.

La multiplication de ces mises en cause a contraint le gouvernement à un véritable tête-à-queue. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, s’est retrouvé contraint de déclarer : « On a trop tendance à confondre mise en examen et condamnation »« est-ce qu’on doit écarter quelqu’un qui est en responsabilité parce qu’il y a mise en examen ? (…)Nous considérons que non ». Le déni de l’impact de mises en examen de responsables politiques de premier rang est ainsi devenu une spécificité française, au regard de toutes les pratiques suivies en la matière par les grands pays européens ; quand l’instrumentalisation de la présomption d’innocence pour tenter d’effacer les conséquences désastreuses de ces mises en cause successives auprès des citoyens touche à l’indécence.

De plus, non seulement les affaires se multiplient, mais l’inertie gouvernementale se double d’une remise en cause là encore inédite de la justice par les plus hauts responsables publics, jusqu’au garde des sceaux – et peu importe qu’il ait essuyé un fiasco dans les poursuites lancées contre de hauts magistrats du Parquet national financier. Rappelons-nous les propos d’Emmanuel Macron affirmant en 2021 : « La justice est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir. »Lire aussi Article réservé à nos abonnés  Affaire Dupond-Moretti : « Le garde des sceaux est devenu le symbole d’une forme de perte de valeurs »

Ce passage en force finit par entretenir dans l’esprit d’une partie de la population une forme de banalisation, et génère in fine un désintérêt. Cela ne peut qu’accentuer la logique du « tous pourris » et alimenter le discours nauséeux de l’extrême droite par un effet boule de neige.

Entrelacs d’intérêts personnels

Les mécanismes qui entretiennent cette logique de déni et de mise en cause de la justice en France à l’heure actuelle restent à interroger. Elle s’inscrit dans une logique de l’entre-soi qui, non seulement ne s’est pas démentie, mais s’est à certains égards aggravée, tandis qu’elle affaiblit la confiance des citoyens envers les institutions et fait le lit de la médiocratie, ce « gouvernement des médiocres ».

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