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« AGNÈS BUZIN CHARGE MACRON ET PHILIPPE » – CJR et RESPONSABILITÉ – MISE À JOUR

A. BUZIN DIT NE PAS AVOIR ÉTÉ ENTENDUE PAR LE PRÉSIDENT ET LE PREMIER MINISTRE

«Je n’arrivais pas à avoir de rendez-vous» 

L’ancienne ministre de la Santé raconte au «Monde» avoir alerté, en vain, le Président et le Premier ministre du potentiel risque que pouvait représenter le Covid-19 dès le début de l’épidémie, entre janvier et mars 2020.

«J’ai l’impression d’avoir face à moi une armée endormie, je n’arrive pas à les secouer.»

Elle est pour l’instant la seule responsable politique à être mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » par la Cour de justice de la République (CJR) concernant la gestion gouvernementale de l’épidémie du Covid-19. Agnès Buzyn ministre de la Santé de mai 2017 à février 2020, a laissé fuiter dans Le Monde, ce mardi 25 octobre, son journal de bord dans lequel elle revient sur la gestion de la pandémie. Journal dans lequel elle affirme avoir pris au sérieux de manière précoce la menace du virus mais ne pas avoir été entendue par ses supérieurs : Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

Seule responsable politique mise en examen par la Cour de justice de la République (CJR)

pour «mise en danger de la santé d’autrui», celle qui officie désormais à la Cour des comptes souhaite tordre le cou à l’idée qu’elle aurait minimisé le Covid-19 et la crise qui en a découlé. «On m’a fait passer pour une idiote qui n’a rien vu, alors que c’est l’inverse, affirme-t-elle dans le MondeNon seulement j’avais vu mais prévenu.

Un tableau sidérant de la déconnexion de la macronie.

Au Monde, l’ex-ministre de la Santé affirme qu’elle n’a parlé qu’une seule fois de la pandémie avec Emmanuel Macron avant son départ du ministère. C’était le 8 février. Elle lui présente alors plusieurs pistes pour contenir l’épidémie, comme la fermeture des frontières ou des confinements. Quelques jours plus tard, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, lui lance : «Mais qu’est-ce que tu as dit au PR [président de la République, ndlr] l’autre soir ? Tu as réussi à lui faire peur !» Toutes les autres alertes de Buzyn sont restées lettre morte. «Il fallait commencer à préparer l’opinion publique mais je n’arrivais pas à avoir de rendez-vous», résume-t-elle au quotidien.

J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait. Les gens m’expliquaient que ce virus était une “grippette” et que je perdais mes nerfs.»

«On me poussait au mauvais endroit au mauvais moment»

Agnès Buzyn revient aussi sur son départ du ministère de la Santé le 16 février, pour devenir candidate aux municipales à Paris, et prendre la relève d’un Benjamin Griveaux qui vient tout juste de se mettre en retrait à la suite de la diffusion d’une vidéo intime. L’hématologue témoigne de son opposition initiale à ce virage politique, mais raconte comment toute la macronie pousse à ce remplacement. Elle finit par céder après quarante-huit heures de «harcèlement», y compris de Macron lui-même qui l’appelle à deux reprises pendant la nuit. «Je n’aurais jamais dû partir. A la Santé, j’étais à ma place. Là, on me poussait au mauvais endroit au mauvais moment», assure-t-elle au Monde. D’autant que la séquence donne l’impression que l’ex-ministre a quitté le navire avant la tempête. Ce qui lui sera vivement reproché.

L’ex-ministre demande, une nouvelle fois, «d’annuler les élections»

Malgré son nouveau statut de candidate à la maire de Paris, Agnès Buzyn dit continuer à multiplier les alertes à ses deux anciens patrons, et les presse de reporter les municipales. Le 28 février, au téléphone avec Emmanuel Macron, elle lui reproche de «[perdre] du temps sur l’épidémie». «Il faut préparer les hôpitaux, l’opinion publique, le pays n’est pas prêt !» insiste-t-elle. Quinze jours plus tard, quand le populaire Edouard Philippe vient lui rendre visite dans le XVIIIe arrondissement pour tenter de faire décoller sa campagne, Buzyn n’a pas du tout la tête à la mairie de Paris. L’ex-ministre demande, une nouvelle fois, «d’annuler les élections». Un message qui ne sera pas entendu.

« Agnès Buzyn avait « prévenu » le gouvernement mais « tout le monde s’en foutait » »

TITRE Sud Ouest qui poursuit :

« Agnès Buzyn, ministre de la Santé au début de la crise du Covid, affirme avoir alerté dès janvier 2020 Emmanuel Macron et Edouard Philippe 

« Mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l’épidémie de Covid-19, Agnès Buzyn affirme qu’elle a alerté dès janvier 2020 Emmanuel Macron et Edouard Philippe, alors Premier ministre. Mais l’ex-ministre de la Santé estime qu’elle n’avait « pas l’impression d’être entendue », selon des éléments parus ce mardi dans « Le Monde ».

« « Non seulement j’avais vu mais prévenu. J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait », selon des propos rapportés par le quotidien qui dit avoir eu accès à un journal rédigé par l’ex-ministre pendant la pandémie.

« Le pays n’est pas prêt »

« Dans un article publié ce mardi, le quotidien fait état de nombreux textos adressés au chef de l’État et à son ancien Premier ministre, le premier le 11 janvier 2020 à propos de l’épidémie apparue en Chine, qui n’apparaît alors « pas encore dans les médias » mais qui « peut monter », écrit-elle.

« Malgré ces éléments – qui constituent désormais une pièce de l’enquête instruite par la Cour de justice de la République (CJR) -, « je n’avais pas l’impression d’être entendue », ajoute Agnès Buzyn, qui « n’arrivai(t) pas à avoir de rendez-vous » avec le président de la République, jusqu’à un entretien téléphonique le 8 février. Soit une semaine avant son départ du ministère pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. « Je n’aurais jamais dû partir », estime-t-elle, ajoutant qu’« on [la] poussait au mauvais endroit au mauvais moment ».

 » Pour preuve, ce message adressé le 29 février à Macron : « On perd du temps sur l’épidémie]…]. Le pays n’est pas prêt ! » Ou encore celui-ci, le 10 mars à Edouard Philippe, à qui elle enjoint « de tout arrêter, comme en Italie, le plus vite possible », prédisant que « ça va être la bérézina dans les hôpitaux ». « J’ai senti que je ne pesais plus rien et que je parlais dans le vide », ajoute-t-elle. »

…/…

«  »On m’a fait passer pour une idiote qui n’a rien vu »… Agnès Buzyn charge Macron et Philippe sur la gestion de la pandémie » »

Titre LA DEPECHE qui poursuit :

« Non seulement j’avais vu mais prévenu »

« À travers ces 600 pages, celle qui officie désormais à la Cour des comptes affirme : « On m’a fait passer pour une idiote qui n’a rien vu, alors que c’est l’inverse. Non seulement j’avais vu mais prévenu. J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait. Les gens m’expliquaient que ce virus était une ‘grippette’ et que je perdais mes nerfs. »

« Agnès Buzyn raconte que, dès le 11 janvier 2020, elle prévient Emmanuel Macron et Edouard Philippe qu’une épidémie sévit depuis quinze jours en Chine. À partir de cette date et alors que le virus n’avait pour l’instant fait qu’un seul mort, l’hématologue de profession jure les avoir informés, jour après jour, de l’évolution de la situation : « Je n’avais pas l’impression d’être entendue. À l’époque, ils sont comme le reste de la population et des experts français, personne n’arrive à concevoir la gravité de ce qui vient ». Selon ses dires, ses alertes ne vont cesser de s’intensifier et se faire de plus en plus pressantes au fil des jours.

« Le 30 janvier, l’ex-ministre de la Santé exprime auprès d’Édouard Philippe ses doutes quant à la tenue des élections municipales et demande audience au Président. « On fait ça demain sans problème », lui répond ce dernier. « Il fallait commencer à préparer l’opinion publique, mais je n’arrivais pas à avoir de rendez-vous. » L’entretien aura finalement lieu une semaine plus tard, le 8 février.

Agnès Buzyn affirme aujourd’hui que cet appel aura été son unique conversation avec Emmanuel Macron au sujet de la pandémie pendant son mandat de ministre. Elle quittera son poste huit jours plus tard, « harcelée » par la Macronie qui la pousse à prendre la relève de Benjamin Griveaux, candidat à la mairie de Paris, sommé d’abandonner après la diffusion d’une vidéo intime.

« Édouard, vous êtes en dehors de la plaque »

« Malgré son départ du ministère, Agnès Buzyn dit avoir continué d’alerter l’exécutif. Mi-mars 2020, lasse du manque de décision, elle assure, SMS à l’appui, avoir alerté rudement le Premier ministre : « Édouard, vous êtes en dehors de la plaque, et si tu as encore confiance en moi, prenez une décision de confinement car nous avons quinze jours de retard. Je ne perds pas mes nerfs, je suis lucide depuis des semaines et, derrière vos décisions, ce sont des gens qui vont mourir. »

« Ces multiples demandes pour « annuler les élections » municipales ne seront jamais entendues. « Les Français croient que je n’ai rien fait », s’émeut aujourd’hui l’ex-ministre. Imaginer qu’ils aient pu penser une seule seconde que je n’ai pas mis toute mon énergie à essayer d’éviter le pire, c’est insupportable, confie-t-elle à nos confrères du Monde. Sauver des vies, c’est le fil rouge de ma vie. » …/…

Agnès Buzyn, Dr Cassandre et Mrs Hyde

« Titre LIBERATION qui poursuit ( par Christian Lehmann, médecin et écrivain publié le 25 octobre 2022 ) :

« Dans la chronique qu’il tient pour «Libé» depuis le début de la crise du Covid, Christian Lehmann revient sur la publication par «le Monde» du journal de l’ex-ministre de la Santé, qui dresse un tableau sidérant de la déconnexion de la macronie.

« C’est un journal de crise écrit a posteriori. Un manuscrit de près de 600 pages qui ne sera jamais publié. En confiant ce document au Monde, Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé et à ce jour seule responsable politique mise en examen dans le cadre d’une enquête pour «mise en danger de la vie d’autrui» par la Cour de justice de la République, tente de livrer sa vérité sur son action pendant ces semaines décisives où l’Etat français a freiné des quatre fers pour reconnaître la pandémie.

« Agnès Buzyn, réaliste, explique que la santé est un domaine qui échappe totalement aux politiques comme à leurs conseillers, et que le changement de paradigme provoqué par le virus leur était d’autant plus inaccessible. Mais au fil de son plaidoyer, comme dans ses confidences partagées dans un très long article documenté du Point en juillet 2022, les informations qu’elle distille sont autant de grenades dégoupillées roulant sur les parquets de l’Elysée. »

…/…

LES MESSAGES SANS RÉPONSE : Agnès Buzyn « un peu inquiète » dès janvier 2020

« Entre le 11 janvier 2020 et le 8 février, vous avez vainement essayé d’obtenir un rendez-vous avec le président de la République », rappelle Anne-Elisabeth Lemoine. La présentatrice revient alors sur les différents messages envoyés par l’ancienne ministre à Emmanuel Macron, matière première de ce journal intime : « Monsieur le Président, je suis à votre disposition pour faire un point de la situation quand vous le souhaitez. » Un message envoyé le 25 janvier et laissé sans réponse.

« Le 31 janvier, deux nouveaux messages, le premier à 8 h 30 : Un peu inquiète. […] Je peux passer ce soir ou demain, ou si vous préférez un point téléphonique. Deuxième message, le même jour, 23 h 27 : ‘Je suis à votre disposition pour vous montrer les projections et vous expliquer comment nous organiser dans les hôpitaux pour les semaines qui viennent.' »Deux messages qui eux aussi, ne trouveront aucune réponse d’Emmanuel Macron.

Sur RTL, (MISE À JOUR )

Agnès Buzyn affirme ne pas en vouloir au gouvernement mais plutôt au Conseil scientifique : « Je ne mets pas en cause des responsables politiques qui ne sont pas scientifiques ni médecins (…) Il y a des médecins qui ont senti le danger et qui ne se sont pas exprimés. Oui j’en veux à mes collègues qui ont été dans le déni complet et qui ont conseillé le président de République ».

« Je ne peux pas en vouloir au président de la République qui n’est pas médecin. Mes collègues sont les plus grands responsables de la cacophonie« , insiste Agnès Buzyn, qui n’a pas du tout vu du bon œil le rapprochement à l’époque entre Emmanuel Macron et Didier Raoult. « Ça a été douloureux parce que j’avais alerté sur les risques des grands mégalos paranos en tant de crise. C’est le risque des crises alors qu’au contraire dans les crises on devrait entendre ceux qui ont le plus d’humilité parce que personne ne savait rien ».

AUTRES PUBLICATIONS SUR METAHODOS RELATIVES À LA CJR ET À LA RESPONSABILITÉ :

Dossier Buzin(3). 5 épisodes qui ont conduit à la Cour de justice de la République. https://metahodos.fr/2021/09/28/butin/

Dossier Buzyn(2). Comprendre sa mise en examen par la Cour de justice de la République .https://metahodos.fr/2021/09/27/burin/

CRISE INSTITUTIONNELLE (suite), EXECUTIF/ETAT DE DROIT. L’affaire Buzyn et son contexte(1). https://metahodos.fr/2021/09/26/cour-de-justice/

E. PHILIPPE CONVOQUÉ PAR LA COUR DE JUSTICE DE LA RÉPUBLIQUE https://metahodos.fr/2022/10/11/edouard-philippe-convoque-par-la-cour-de-justice-de-la-republique-pour-sa-gestion-du-covid/

EDOUARD PHILIPPE FACE À LA JUSTICE : « UN DANGER POUR LA DÉMOCRATIE ? » https://metahodos.fr/2022/10/18/la-convocation-dedouard-philippe-par-la-justice-un-danger-pour-la-democratie/

LA DÉONTOLOGIE, CE «TRUC LÀ», À GÉOMÉTRIE TRÈS VARIABLE – Dossier éthique et déontologie de Metahodos – https://metahodos.fr/2022/10/06/la-deontologie-ce-truc-a-geometrie-variable/

ÉRIC DUPOND-MORETTI RENVOYÉ EN PROCÈS DEVANT LA COUR DE JUSTICE DE LA RÉPUBLIQUE – MAJ https://metahodos.fr/2022/10/03/eric-dupond-moretti-renvoye-en-proces-devant-la-cour-de-justice-de-la-republique-maj/

PROCÈS REQUIS CONTRE LE MINISTRE DUPOND MORETTI – PRISE ILLÉGALE D’INTÉRÊTS https://metahodos.fr/2022/05/14/soupcons-de-prises-illegales-dinteret-proces-requis-contre-le-ministre-de-la-justice-eric-dupond-moretti/

CRISE INSTUTUTIONNELLE : UNE JUSTICE, VERITABLE POUVOIR OU SIMPLE AUTORITE ?https://metahodos.fr/2021/07/19/la-justice-simple-autorite-et-non-pas-pouvoir-pure-figure-rethorique/

COUR DE JUSTICE DE LA REPUBLIQUE : https://metahodos.fr/2021/07/18/la-cour-de-justice-de-la-republique-une-juridiction-controversee/

CONSEIL D’ETAT : https://metahodos.fr/2021/09/24/nouvelle-decision-du-conseil-detat-qui-supplee-le-parlement-dans-le-controle-de-lexecutif-signe-dune-democratie-defaillante-suite-1/ ET https://metahodos.fr/2021/07/27/pass-sanitaire-quels-risques-pour-nos-libertes/

RESPONSABILITE FINANCIERE DES MINISTRES : https://metahodos.fr/2021/09/19/la-fin-de-lirresponsabilite-financiere-des-ministres-nest-pas-dactualite/L’ETAT DE DROIT : https://metahodos.fr/2021/08/29/il-faut-reconfigurer-letat-de-droit-pas-y-renoncer/

JUGES/PARLEMENT : https://metahodos.fr/2021/08/05/environnementsocietela-revolution-des-juges-les-etats-aux-abois-face-a-linaction-climatique/

POUVOIR DISCIPLINAIRE https://metahodos.fr/2021/07/27/pass-sanitaire-quels-risques-pour-nos-libertes/

CONSEIL CONSTITUTIONNELhttps://metahodos.fr/2021/08/03/j-1-pass-sanitaire-le-conseil-constitutionnel-manque-dindependance-ne-rien-en-attendre/

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